L'exercice de la médecine revêt différentes formes selon le statut professionnel choisi par le médecin. En effet, il peut opter pour un statut de salarié au sein d'un établissement hospitalier, qu'il soit public ou privé, ou choisir de pratiquer en tant que médecin libéral. Contrairement aux médecins salariés, souvent attachés à des structures hospitalières publiques, les médecins libéraux, qu'ils soient généralistes ou spécialisés, perçoivent une rémunération basée sur les actes médicaux effectués.
Cette distinction de statut influence également les modalités de leur retraite. Si vous êtes médecin, généraliste ou spécialiste, et que vous exercez en libéral, cet article va vous donner toutes les informations pour comprendre comment va fonctionner votre retraite.
Caractéristiques de la retraite chez les médecins libéraux :
Chaque médecin pratiquant en tant que professionnel indépendant est inscrit à la Caisse Autonome de Retraite des Médecins de France (CARMF). Cette entité est responsable de la gestion des pensions de retraite pour les médecins exerçant en libéral, qu'ils soient généralistes ou spécialistes. Elle prend également en charge les droits de retraite des conjoints collaborateurs travaillant avec ces médecins.
Cette caisse de retraite propose trois niveaux de régime de retraite obligatoire. Les contributions des médecins alimentent les régimes suivants :
Les médecins libéraux sont effectivement impactés par la réforme des retraites de 2023. Cette réforme modifie principalement le régime de retraite de base (RB) pour les médecins libéraux, mais affecte également les régimes de retraite complémentaire (RC) et les allocations supplémentaires vieillesse (ASV) de la CARMF. Parmi les changements significatifs, on note le report progressif de l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, et les modifications apportées à la retraite anticipée pour carrière longue (RACL) et aux conditions de surcote. Cependant, la CARMF a décidé de ne pas permettre à ses affiliés en cumul emploi-retraite (CER) intégral d'acquérir des points RC et ASV pour une seconde retraite, pour éviter une augmentation des cotisations vieillesse.
Si vous exercez en tant que médecin, que ce soit en généraliste ou en spécialiste, vous êtes éligible à une retraite de base à taux plein dès l'âge de 60 ans à condition d'avoir validé entre 160 et 166 trimestres, en fonction de votre année de naissance.
Dans le cas où vous n'auriez pas accumulé le nombre requis de trimestres de cotisation, votre pension sera réduite de 1,25 % pour chaque trimestre manquant, avec un maximum de 20 trimestres. Ainsi, la réduction maximale appliquée sur votre pension ne peut pas dépasser 25 %. Toutefois, si vous choisissez de prendre votre retraite après 67 ans, quelle que soit votre durée d’assurance, votre pension de retraite de base ne sera pas affectée par une décote.
Les pensions versées par les régimes de retraite complémentaire RCV et ASV ne supportent aucune minoration, peu importe la durée d’affiliation.
Bon à savoir :
Si vous continuez à exercer après l'âge légal de retraite et que vous avez tous vos trimestres requis, vous pourrez jouir d’une surcote de 0,75 % sur votre retraite de base.
Le calcul des pensions de la retraite de base pour les médecins s'effectue en transformant les points de retraite cumulés au cours de leur carrière. Ainsi, le montant de la retraite correspond à la valeur du point multipliée par le nombre de points acquis via les cotisations, ajusté par un coefficient de décote ou de surcote le cas échéant.
L'accumulation des points se fait selon les règles suivantes :
Il est possible d'obtenir des points supplémentaires par le rachat de périodes d’études supérieures ou pour des années de cotisation incomplètes. Aussi, les médecins femmes reçoivent 100 points bonus pour chaque trimestre civil incluant un accouchement, avec une limite de 550 points par an. Enfin, les médecins en situation d'invalidité nécessitant une aide quotidienne bénéficient de 200 points additionnels par an.
A noter que durant les périodes d'externat, d'internat et de clinicat, les médecins sont affiliés au régime général s'ils étaient salariés. Ces trimestres peuvent s'additionner à ceux de la CARMF, dans la limite de quatre par an, à condition qu'ils ne se soient pas produits simultanément.
Chaque médecin exerçant en libéral contribue de manière obligatoire au régime de retraite complémentaire géré par la CARMF. Dans ce cadre, ils acquièrent des points en fonction de leurs revenus nets de l'année antépénultième, avec un plafond fixé à 10 points. Pour l'année 2022, un point de retraite complémentaire est accordé pour chaque tranche de revenu de 14 398 €
Ces allocations sont réservées aux médecins libéraux conventionnés. La cotisation est supportée par le médecin bénéficiaire (relevant du secteur 1) pour un tier et par les organismes d’assurance maladie pour les deux tiers restants. Cette prestation supplémentaire de vieillesse est exprimée en points de retraite.
Oui, il est possible pour les médecins libéraux de prendre une retraite anticipée dans certaines conditions. Avant la réforme des retraites de 2023, il était possible de prendre une retraite anticipée à 58 ou 60 ans, à condition de justifier d’un nombre suffisant de trimestres cotisés, dont au moins cinq trimestres avant 16 ou 20 ans. Avec la réforme, les médecins libéraux nés à partir du 1er septembre 1961 peuvent prétendre à une retraite anticipée à 58 ans avec cinq trimestres cotisés à 16 ans, à 60 ans avec cinq trimestres cotisés à 18 ans, à 62 ans avec cinq trimestres cotisés à 20 ans, ou à 63 ans avec cinq trimestres cotisés à 21 ans. Ces nouvelles règles s'appliquent aux retraites de base, mais pas aux régimes complémentaires RC et ASV.
Pour percevoir une retraite complémentaire en tant que médecin libéral, vous devez prendre en compte plusieurs aspects, notamment la cotisation à des régimes spécifiques et l'investissement dans des produits d'épargne retraite, comme le Plan d'Épargne Retraite (PER).
En résumé, la retraite complémentaire des médecins libéraux repose sur une stratégie combinant les cotisations aux régimes complémentaires obligatoires et l'investissement dans des dispositifs comme le PER, qui offre des avantages fiscaux et une flexibilité adaptés à leurs besoins spécifiques. Votre retraite se prépare pendant que vous êtes encore en activité, n'attendez pas la date de départ de retraite. Rapprochez-vous d'un conseiller Logic Invest pour en savoir plus sur la retraite d'un médecin et la pension de réversion.