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La retraite des infirmiers expliquée en 7 points
8 min
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Mis à jour le
2/1/2024

La retraite des infirmiers expliquée en 7 points

La retraite des infirmiers et infirmières est particulière car quatre statuts sont à distinguer. En effet, un infirmier selon qu'il est salarié, professionnel libéral, contractuel de la fonction publique ou agent titulaire de la fonction publique ne dépend pas du même régime de retraite.

Caractéristiques de la retraite chez les infirmiers :

  • Régime de Base : Calculé sur 50 % de la moyenne des 25 meilleures années de salaire pour les infirmiers salariés, et sur un système de points pour les libéraux.
  • Régime Complémentaire : Basé sur les points accumulés, avec une valeur différente du point selon le statut (Agirc-Arrco pour les salariés, Carpimko pour les libéraux).
  • Âge de retraite : Varie de 62 à 67 ans, en fonction de la naissance et du statut professionnel.
  • Décote et proratisation : Appliquées si tous les trimestres requis ne sont pas validés, avec des règles spécifiques pour chaque régime.
  • Pension moyenne : La pension moyenne pour les infirmiers varie selon le régime, avec des différences notables entre salariés et libéraux.
  • Régime supplémentaire (ASV) : Disponible pour les infirmiers conventionnés libéraux, avec des conditions spécifiques pour la liquidation et la décote.
  • Exercice mixte : Permet aux infirmiers de cumuler les avantages de plusieurs régimes, en étant à la fois salariés et libéraux
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Sommaire
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I. Comment fonctionne la retraite des infirmiers ?

Selon leur statut, les infirmiers ne dépendent pas du même régime général de retraite :

  • Les fonctionnaires dépendent de la retraite de la fonction publique ;
  • Les salariés dépendent de la retraite du régime général avec 2 régimes complémentaires différents (Agirc-Arrco pour les salariées du privé, Ircantec pour les contractuelles de la fonction publique) ;
  • Les infirmiers libéraux dépendent de la retraite des paramédicaux libéraux gérée par la Carpimko, qui fait parti de la Caisse nationale d’assurance vieillesse des professions libérales (CNAVPL).
fonctionnement retraite infirmière et infirmier
fonctionnement retraite infirmière et infirmier

Le fonctionnement de la retraite des infirmières et infirmiers qui sont fonctionnaires

Pour les infirmiers qui exercent dans la fonction publique en France, leur système de retraite est déterminé par leur secteur d'activité. Majoritairement, ils sont affiliés à la Caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales (CNRACL). Ce groupe inclut les infirmiers travaillant dans des hôpitaux et ceux employés par des établissements de santé administrés par des collectivités territoriales.

Toutefois, un autre groupe d'infirmiers, notamment ceux travaillant pour l'Éducation nationale, la Défense, ou l'administration pénitentiaire, relève du service des retraites de l’État (SRE).

En plus de leur régime de base, ils contribuent également à un régime complémentaire, connu sous le nom de régime additionnel de la fonction publique (RAFP). Ce régime vise à compléter leur pension de retraite principale.


Le fonctionnement de la retraite des infirmières et infirmiers qui sont salariés

Les infirmiers et infirmières qui sont salariés, c'est-à-dire non fonctionnaires ou libéraux, ont un système de retraite qui se divise en deux parties. Leur retraite de base est gérée par le régime général, commun à la plupart des salariés en France. Pour la retraite complémentaire, cela dépend de leur statut professionnel. S'ils travaillent dans le secteur privé, ils sont affiliés à l'Agirc-Arrco. Par contre, si ils sont employés en tant que contractuelles dans la fonction publique, ils relèvent de l'Ircantec. Ce système vise à assurer une couverture de retraite plus complète pour ces professionnels de la santé.


Le fonctionnement de la retraite des infirmières et infirmiers qui sont libéraux


Les infirmiers qui choisissent d'exercer en tant que professionnels libéraux sont rattachés à deux systèmes distincts pour leur retraite :

  • Pour la retraite de base, ils dépendent de la Caisse nationale d’assurance vieillesse des professions libérales (CNAVPL).
  • Pour leur retraite complémentaire, ils sont affiliés à la Caisse autonome de retraite et de prévoyance des infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes, pédicures-podologues, orthophonistes et orthoptistes (Carpimko), qui fait partie des 10 sections professionnelles de la CNAVPL.

Pour les infirmiers conventionnés, c'est-à-dire ceux qui ont signé la convention avec la Sécurité sociale et dont les services sont remboursés, il existe une obligation d'adhérer à l'avantage social vieillesse (ASV). Ce régime supplémentaire pour les auxiliaires médicaux est également géré par la Carpimko. Il représente un complément à leur couverture de retraite.

II. Les infirmiers sont-ils impactés par la réforme des retraites ?

La réforme des retraites de 2023 affecte les infirmiers en France, comme elle le fait pour de nombreux autres travailleurs. Cette réforme modifie l'âge légal de départ à la retraite et le nombre de trimestres nécessaires pour obtenir une pension à taux plein. Elle change aussi la manière dont les pensions sont calculées, tant pour les infirmiers salariés que pour les libéraux. Les infirmiers qui relèvent de régimes spéciaux voient des changements spécifiques à leur statut. Enfin, des mesures transitoires sont mises en place pour gérer la transition vers le nouveau système.

Ces changements auront un un impact considérable sur la planification de la retraite et la sécurité financière des infirmiers.

III. Quel est l’âge de départ à la retraite pour un infirmier ?


L'âge de départ à la retraite des infirmières et infirmiers qui sont fonctionnaires

En France, l'âge de départ à la retraite des infirmiers fonctionnaires varie selon leur catégorie administrative et certaines conditions spécifiques. Il existe deux catégories principales :

  • Infirmiers de catégorie B : Ceux ayant conservé leur statut de catégorie active peuvent partir à la retraite à 57 ans, à condition d'avoir exercé pendant au moins 17 ans dans un emploi de catégorie active. Cependant, pour bénéficier de la pension maximale, ils doivent avoir validé un nombre de trimestres de cotisation qui varie en fonction de leur année de naissance, allant de 166 à 172 trimestres.
  • Infirmiers de catégorie A : L'âge minimum de départ à la retraite pour ces infirmiers est fixé à 64 ans, ou entre 62 ans et 63 ans et 9 mois pour ceux nés avant 1968. Ceux de catégorie A ou de catégorie B ne remplissant pas les conditions de service en catégorie active partent à 62 ans. L'âge d'annulation de la décote pour ces infirmiers est de 67 ans.

Ces différences résultent d'une réforme en 2010, qui offrait aux infirmiers le choix entre rester en catégorie B (et conserver le bénéfice de la retraite anticipée) ou passer en catégorie A pour une meilleure rémunération, mais avec une retraite à l'âge normal.


L'âge de départ à la retraite des infirmières et infirmiers qui sont salariés

Concernant l'âge de départ à la retraite, les infirmiers salariés du privé ou contractuels de la fonction publique peuvent partir à 64 ans. Cependant, pour ceux nés avant 1968, il est possible de partir entre 62 ans et 62 ans et 9 mois. Pour obtenir une retraite à taux plein sans subir de décote, ils doivent avoir accumulé entre 167 et 172 trimestres de cotisation, tous régimes confondus, en fonction de leur année de naissance. Si ils choisissent de partir à 67 ans, ils ne subissent aucune décote.

Pour la pension de salarié, si des trimestres manquent au régime général, la pension est calculée au prorata des trimestres validés. En ce qui concerne la retraite complémentaire gérée par l’Agirc-Arrco, afin d'éviter un malus et de bénéficier d'une pension complète, les infirmiers doivent partir à la retraite au moins un an après avoir atteint les conditions de taux plein. Cette règle ne concerne pas les contractuels de la fonction publique.


L'âge de départ à la retraite des infirmières et infirmiers qui sont libéraux

Pour les infirmiers libéraux, les conditions de départ à la retraite varient selon les différents régimes de retraite auxquels ils sont affiliés.

Dans le régime de base, qui suit les mêmes règles que le régime général des salariés, l'âge de départ est fixé à 64 ans. Toutefois, pour ceux nés avant 1968, il est possible de partir entre 62 ans et 63 ans et 9 mois.

Concernant le régime complémentaire, l'âge normal de départ est de 62 ans pour les personnes nées à partir de 1961. La Carpimko, gérant ce régime, fonctionne de manière autonome et peut choisir de suivre ou non la réforme des retraites de 2023, qui entre en vigueur en septembre 2023.

Pour le régime supplémentaire (ASV), les infirmiers doivent atteindre 65 ans pour obtenir la totalité de leur pension. Cependant, il est possible de liquider cette retraite dès 60 ans, mais cela implique une pénalité de 5 % par année d'anticipation, sauf en cas d'inaptitude au travail.

Les infirmiers libéraux ont également la possibilité de prendre leur retraite anticipée en cas de handicap. En revanche, la retraite anticipée pour carrière longue est uniquement disponible dans le régime de base, et celle pour carrière pénible n'est pas accessible aux infirmiers libéraux.

IV. Comment est calculé le montant de la retraite pour les infirmiers ?


Le calcul du montant de la retraite des infirmières et infirmiers qui sont fonctionnaires

Pour les infirmiers fonctionnaires, la pension de retraite est calculée selon les règles spécifiques de la fonction publique.

La retraite de base correspond à 75 % du dernier traitement, basé sur la moyenne des 6 derniers mois de salaire, à l'exclusion des primes. Si l'infirmier n'a pas validé tous ses trimestres au sein d'un régime de la fonction publique, sa pension sera ajustée proportionnellement. De plus, une décote est appliquée si tous les trimestres requis, tous régimes confondus, ne sont pas validés.

Concernant le traitement de référence pour le calcul de la pension, les primes ne sont généralement pas incluses, à quelques exceptions près. Par exemple, la Nouvelle bonification indiciaire (NBI), attribuée pour certaines responsabilités ou spécialités, est prise en compte. Le Complément de traitement indiciaire (CTI) issu du Ségur de la santé, d'un montant de 237,65 € bruts, est également inclus dans le calcul, même s'il n'a été perçu qu'une seule fois au cours des 6 derniers mois. Pour les agents travaillant à temps partiel, bien que le CTI soit versé au prorata du temps de travail, c'est le montant total qui est considéré dans le calcul de la retraite. Ainsi, si un infirmier a perçu le CTI, que ce soit à temps plein ou partiel, durant les 6 derniers mois, sa pension de retraite augmentera de 178,24 € bruts par mois (75 % de 237,65 €) pour une carrière complète.

La retraite complémentaire (RAFP) est basée sur un système de points. La pension est déterminée en multipliant le nombre de points acquis par la valeur du point. Un coefficient lié à l'âge de départ à la retraite est appliqué, augmentant la pension pour les infirmiers qui partent à la retraite à un âge plus avancé.


Le calcul du montant de la retraite des infirmières et infirmiers qui sont salariés

Pour les infirmiers salariés, la pension de retraite de base est calculée selon les modalités du régime général, qui s'appliquent à tous les salariés. Cette pension équivaut à 50 % de la moyenne des salaires des 25 meilleures années de carrière, après revalorisation. Deux ajustements peuvent être appliqués à cette pension de base :

  • Décote : Si l'infirmier n'a pas cumulé le nombre de trimestres requis dans tous les régimes de retraite avant l'âge de 67 ans, une décote est appliquée. Cette réduction dépend du nombre de trimestres manquants.
  • Proratisation : Si des trimestres manquent spécifiquement au régime général, la pension est ajustée proportionnellement au nombre de trimestres validés dans ce régime.

Concernant la retraite complémentaire, le calcul se fait en multipliant le nombre de points accumulés par l'infirmier par la valeur du point. Pour les salariés du privé, c'est la valeur du point Agirc-Arrco qui est utilisée, tandis que pour les contractuels de la fonction publique, c'est celle du point Ircantec. Une décote est également appliquée dans ce régime complémentaire si l'infirmier n'a pas atteint le nombre total de trimestres requis et est âgé de moins de 67 ans. Contrairement à la pension de base, il n'y a pas de proratisation dans le calcul de la pension complémentaire.


Le calcul du montant de la retraite des infirmières et infirmiers qui sont libéraux

Pour les infirmiers libéraux, le calcul de leur pension de retraite se base sur un système de points, que ce soit pour la retraite de base, la retraite complémentaire ou la retraite supplémentaire. Chacun de ces régimes a sa propre valeur de point.

  • Retraite de base et complémentaire : Le nombre de points accumulés durant la carrière est multiplié par la valeur du point spécifique à chaque régime. Une décote est appliquée si l'infirmier part à la retraite sans avoir validé le nombre total de trimestres requis (entre 167 et 172, selon l'année de naissance), tous régimes confondus. Si l'infirmier prend sa retraite à 67 ans ou après, aucune décote n'est appliquée. Il est important de noter qu'il n'y a pas de proratisation dans ces régimes.
  • Retraite supplémentaire : Pour le régime supplémentaire, une décote de 5 % est appliquée pour chaque année manquante jusqu'à l'âge de 65 ans. Les infirmiers libéraux non conventionnés reçoivent uniquement la retraite de base et la retraite complémentaire, tandis que ceux conventionnés bénéficient également de la pension de l'ASV.

L'exercice mixte, où les infirmiers libéraux sont également salariés d’un organisme de santé, est une pratique courante. Dans ces situations, ils cumulent les pensions de retraite des deux régimes, suivant les règles spécifiques aux polypensionnés. Cela permet aux infirmiers de bénéficier des avantages de chaque régime pour leur retraite.


Est-il possible de prendre une retraite anticipée en tant qu'infirmier ?

Oui, il est possible pour un infirmier de prendre une retraite anticipée, mais cela dépend de son statut professionnel.

  • Infirmiers du Secteur Public : Les infirmiers fonctionnaires peuvent bénéficier d'une retraite anticipée s'ils ont accompli un certain nombre d'années de service actif, généralement caractérisé par des conditions de travail pénibles. Ce statut permet une retraite avant l'âge légal sous certaines conditions strictes liées à la durée de service et à l'âge.
  • Infirmiers du Secteur Privé : Pour les infirmiers travaillant dans le secteur privé, la retraite anticipée est également possible dans le cadre du dispositif de carrières longues. Ce dispositif s'adresse aux personnes ayant commencé à travailler très tôt et ayant cotisé un nombre suffisant de trimestres. L'âge minimum de départ et le nombre de trimestres requis varient en fonction de l'année de naissance de l'infirmier.
  • Infirmiers Libéraux : Les infirmiers exerçant à leur compte ont également la possibilité de partir en retraite anticipée, selon les règles définies par leur caisse de retraite spécifique. Les conditions dépendent souvent du nombre de trimestres cotisés et de l'âge de début d'activité.


Comment percevoir une retraite infirmière complémentaire ?

Pour percevoir une retraite complémentaire en tant qu'infirmier, il est essentiel de prendre en compte plusieurs aspects, notamment en raison du fait que la pension de base peut s'avérer insuffisante pour maintenir le niveau de vie souhaité après la retraite. Voici les étapes clés :

  • Adhésion à un Régime Complémentaire : Les infirmiers salariés cotisent généralement à l'Agirc-Arrco pour leur retraite complémentaire. C'est un régime par points où les cotisations versées se transforment en points, qui seront convertis en pension lors de la retraite.
  • Plan d'Épargne Retraite (PER) : Le PER est un dispositif d'épargne volontaire qui permet de se constituer un complément de revenu pour la retraite. Les versements sur le PER peuvent être déductibles de l'impôt sur le revenu, ce qui le rend particulièrement intéressant. Pour les infirmiers, dont la retraite de base peut être relativement faible, le PER est un outil avantageux pour assurer une meilleure sécurité financière à la retraite.
  • Gestion et Suivi des Cotisations : Il est important pour l'infirmier de suivre régulièrement ses cotisations et les points acquis dans le cadre du régime complémentaire. Cela implique de vérifier les relevés de situation individuelle et de s'assurer que toutes les périodes de travail ont été correctement prises en compte.
  • Optimisation des Versements : En fonction de sa situation financière, l'infirmier peut choisir de faire des versements volontaires supplémentaires dans son régime complémentaire ou son PER pour augmenter le montant de sa future retraite.
  • Préparation de la Demande de Retraite : Quand l'âge de la retraite approche, il est important de préparer sa demande et de rassembler tous les documents nécessaires. Cela peut inclure la prise de rendez-vous avec un conseiller retraite pour optimiser sa stratégie de départ.
  • Choix du Moment du Départ : Le moment choisi pour prendre sa retraite peut influencer le montant de la pension complémentaire. Partir plus tard peut permettre d'accumuler plus de points et de réduire les éventuelles décotes.

En résumé, pour un infirmier, la mise en place d'un plan de retraite complémentaire, incluant un PER, est une démarche stratégique pour assurer une retraite confortable, compte tenu des limites de la retraite de base dans ce secteur professionnel.

À propos de l'auteur
Ruben Brami
Publié le
28/11/2023
Ruben Brami
Ruben est un ancien Business Analyst Private Banking de chez Rothschild & Co. Fort de son expérience, il s'est ensuite spécialisé dans les investissements financiers, immobiliers et alternatifs tels que le private equity, entre autres. Il est aujourd'hui le fondateur de Twenty-Six Patrimoine, une entreprise offrant une approche 360 de la gestion de patrimoine à ses clients.
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