La retraite des infirmiers et infirmières est particulière car quatre statuts sont à distinguer. En effet, un infirmier selon qu'il est salarié, professionnel libéral, contractuel de la fonction publique ou agent titulaire de la fonction publique ne dépend pas du même régime de retraite.
Caractéristiques de la retraite chez les infirmiers :
Selon leur statut, les infirmiers ne dépendent pas du même régime général de retraite :
Pour les infirmiers qui exercent dans la fonction publique en France, leur système de retraite est déterminé par leur secteur d'activité. Majoritairement, ils sont affiliés à la Caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales (CNRACL). Ce groupe inclut les infirmiers travaillant dans des hôpitaux et ceux employés par des établissements de santé administrés par des collectivités territoriales.
Toutefois, un autre groupe d'infirmiers, notamment ceux travaillant pour l'Éducation nationale, la Défense, ou l'administration pénitentiaire, relève du service des retraites de l’État (SRE).
En plus de leur régime de base, ils contribuent également à un régime complémentaire, connu sous le nom de régime additionnel de la fonction publique (RAFP). Ce régime vise à compléter leur pension de retraite principale.
Les infirmiers et infirmières qui sont salariés, c'est-à-dire non fonctionnaires ou libéraux, ont un système de retraite qui se divise en deux parties. Leur retraite de base est gérée par le régime général, commun à la plupart des salariés en France. Pour la retraite complémentaire, cela dépend de leur statut professionnel. S'ils travaillent dans le secteur privé, ils sont affiliés à l'Agirc-Arrco. Par contre, si ils sont employés en tant que contractuelles dans la fonction publique, ils relèvent de l'Ircantec. Ce système vise à assurer une couverture de retraite plus complète pour ces professionnels de la santé.
Les infirmiers qui choisissent d'exercer en tant que professionnels libéraux sont rattachés à deux systèmes distincts pour leur retraite :
Pour les infirmiers conventionnés, c'est-à-dire ceux qui ont signé la convention avec la Sécurité sociale et dont les services sont remboursés, il existe une obligation d'adhérer à l'avantage social vieillesse (ASV). Ce régime supplémentaire pour les auxiliaires médicaux est également géré par la Carpimko. Il représente un complément à leur couverture de retraite.
La réforme des retraites de 2023 affecte les infirmiers en France, comme elle le fait pour de nombreux autres travailleurs. Cette réforme modifie l'âge légal de départ à la retraite et le nombre de trimestres nécessaires pour obtenir une pension à taux plein. Elle change aussi la manière dont les pensions sont calculées, tant pour les infirmiers salariés que pour les libéraux. Les infirmiers qui relèvent de régimes spéciaux voient des changements spécifiques à leur statut. Enfin, des mesures transitoires sont mises en place pour gérer la transition vers le nouveau système.
Ces changements auront un un impact considérable sur la planification de la retraite et la sécurité financière des infirmiers.
En France, l'âge de départ à la retraite des infirmiers fonctionnaires varie selon leur catégorie administrative et certaines conditions spécifiques. Il existe deux catégories principales :
Ces différences résultent d'une réforme en 2010, qui offrait aux infirmiers le choix entre rester en catégorie B (et conserver le bénéfice de la retraite anticipée) ou passer en catégorie A pour une meilleure rémunération, mais avec une retraite à l'âge normal.
Concernant l'âge de départ à la retraite, les infirmiers salariés du privé ou contractuels de la fonction publique peuvent partir à 64 ans. Cependant, pour ceux nés avant 1968, il est possible de partir entre 62 ans et 62 ans et 9 mois. Pour obtenir une retraite à taux plein sans subir de décote, ils doivent avoir accumulé entre 167 et 172 trimestres de cotisation, tous régimes confondus, en fonction de leur année de naissance. Si ils choisissent de partir à 67 ans, ils ne subissent aucune décote.
Pour la pension de salarié, si des trimestres manquent au régime général, la pension est calculée au prorata des trimestres validés. En ce qui concerne la retraite complémentaire gérée par l’Agirc-Arrco, afin d'éviter un malus et de bénéficier d'une pension complète, les infirmiers doivent partir à la retraite au moins un an après avoir atteint les conditions de taux plein. Cette règle ne concerne pas les contractuels de la fonction publique.
Pour les infirmiers libéraux, les conditions de départ à la retraite varient selon les différents régimes de retraite auxquels ils sont affiliés.
Dans le régime de base, qui suit les mêmes règles que le régime général des salariés, l'âge de départ est fixé à 64 ans. Toutefois, pour ceux nés avant 1968, il est possible de partir entre 62 ans et 63 ans et 9 mois.
Concernant le régime complémentaire, l'âge normal de départ est de 62 ans pour les personnes nées à partir de 1961. La Carpimko, gérant ce régime, fonctionne de manière autonome et peut choisir de suivre ou non la réforme des retraites de 2023, qui entre en vigueur en septembre 2023.
Pour le régime supplémentaire (ASV), les infirmiers doivent atteindre 65 ans pour obtenir la totalité de leur pension. Cependant, il est possible de liquider cette retraite dès 60 ans, mais cela implique une pénalité de 5 % par année d'anticipation, sauf en cas d'inaptitude au travail.
Les infirmiers libéraux ont également la possibilité de prendre leur retraite anticipée en cas de handicap. En revanche, la retraite anticipée pour carrière longue est uniquement disponible dans le régime de base, et celle pour carrière pénible n'est pas accessible aux infirmiers libéraux.
Pour les infirmiers fonctionnaires, la pension de retraite est calculée selon les règles spécifiques de la fonction publique.
La retraite de base correspond à 75 % du dernier traitement, basé sur la moyenne des 6 derniers mois de salaire, à l'exclusion des primes. Si l'infirmier n'a pas validé tous ses trimestres au sein d'un régime de la fonction publique, sa pension sera ajustée proportionnellement. De plus, une décote est appliquée si tous les trimestres requis, tous régimes confondus, ne sont pas validés.
Concernant le traitement de référence pour le calcul de la pension, les primes ne sont généralement pas incluses, à quelques exceptions près. Par exemple, la Nouvelle bonification indiciaire (NBI), attribuée pour certaines responsabilités ou spécialités, est prise en compte. Le Complément de traitement indiciaire (CTI) issu du Ségur de la santé, d'un montant de 237,65 € bruts, est également inclus dans le calcul, même s'il n'a été perçu qu'une seule fois au cours des 6 derniers mois. Pour les agents travaillant à temps partiel, bien que le CTI soit versé au prorata du temps de travail, c'est le montant total qui est considéré dans le calcul de la retraite. Ainsi, si un infirmier a perçu le CTI, que ce soit à temps plein ou partiel, durant les 6 derniers mois, sa pension de retraite augmentera de 178,24 € bruts par mois (75 % de 237,65 €) pour une carrière complète.
La retraite complémentaire (RAFP) est basée sur un système de points. La pension est déterminée en multipliant le nombre de points acquis par la valeur du point. Un coefficient lié à l'âge de départ à la retraite est appliqué, augmentant la pension pour les infirmiers qui partent à la retraite à un âge plus avancé.
Pour les infirmiers salariés, la pension de retraite de base est calculée selon les modalités du régime général, qui s'appliquent à tous les salariés. Cette pension équivaut à 50 % de la moyenne des salaires des 25 meilleures années de carrière, après revalorisation. Deux ajustements peuvent être appliqués à cette pension de base :
Concernant la retraite complémentaire, le calcul se fait en multipliant le nombre de points accumulés par l'infirmier par la valeur du point. Pour les salariés du privé, c'est la valeur du point Agirc-Arrco qui est utilisée, tandis que pour les contractuels de la fonction publique, c'est celle du point Ircantec. Une décote est également appliquée dans ce régime complémentaire si l'infirmier n'a pas atteint le nombre total de trimestres requis et est âgé de moins de 67 ans. Contrairement à la pension de base, il n'y a pas de proratisation dans le calcul de la pension complémentaire.
Pour les infirmiers libéraux, le calcul de leur pension de retraite se base sur un système de points, que ce soit pour la retraite de base, la retraite complémentaire ou la retraite supplémentaire. Chacun de ces régimes a sa propre valeur de point.
L'exercice mixte, où les infirmiers libéraux sont également salariés d’un organisme de santé, est une pratique courante. Dans ces situations, ils cumulent les pensions de retraite des deux régimes, suivant les règles spécifiques aux polypensionnés. Cela permet aux infirmiers de bénéficier des avantages de chaque régime pour leur retraite.
Oui, il est possible pour un infirmier de prendre une retraite anticipée, mais cela dépend de son statut professionnel.
Pour percevoir une retraite complémentaire en tant qu'infirmier, il est essentiel de prendre en compte plusieurs aspects, notamment en raison du fait que la pension de base peut s'avérer insuffisante pour maintenir le niveau de vie souhaité après la retraite. Voici les étapes clés :
En résumé, pour un infirmier, la mise en place d'un plan de retraite complémentaire, incluant un PER, est une démarche stratégique pour assurer une retraite confortable, compte tenu des limites de la retraite de base dans ce secteur professionnel.