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Épargne, héritage et décès : quelles conséquences sur votre épargne ?
6 min
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Publié le
22/11/2023

Épargne, héritage et décès : quelles conséquences sur votre épargne ?

L'épargne accumulée tout au long de votre vie va être au coeur de la planification de votre succession si vous voulez que celle-ci soit réussie. Elle va vous permettre non seulement de préserver votre patrimoine familial pour les générations futures, mais aussi d'optimiser le transfert de vos actifs. C'est pourquoi vous devez réfléchir dès que possible à la meilleure façon de structurer votre épargne afin qu'elle profite au maximum à vos proches, tout en minimisant la charge fiscale associée.

Pour maximiser l'efficacité de la transmission de votre épargne, vous devrez suivre un processus rigoureux et bien pensé qui commencera par une évaluation détaillée de votre patrimoine, en prenant en compte tous vos actifs : aussi bien vos actifs financiers qu'immobiliers mais aussi vos éventuelles voitures, oeuvres d'art etc. Une fois cette évaluation réalisée, vous pourrez commencer à mettre en place une stratégie de succession : donations, utilisation de l'assurance-vie, ou encore la mise en place d'un démembrement de propriété. Comme vous le verrez par la suite, ces outils permettent de réduire les droits de succession légalement et de préserver la valeur de l'épargne transmise.

Investissement
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I. L'importance de l'épargne dans la préparation de la succession

La constitution d'une épargne et la réalisation d'investissements tout au long de votre vie ne sont pas exclusivement des mesures de précaution. Cela doit aussi faire partie d'une stratégie réfléchie pour préparer l'avenir de vos héritiers. En anticipant bien ce moment, vous pourrez poser les fondations d'un héritage solide, limitant ainsi les incertitudes, les potentiels conflits entre vos héritiers et les charges qui les attendent. Cette préparation méthodique permet d'assurer que vos actifs soient distribués selon vos dernières volontés, tout en bénéficiant de cadres légaux et fiscaux optimisés.

Pourquoi épargner pour la succession ?

En mettant de côté des ressources financières (peu importe que ça soit sur votre compte bancaire ou une assurance-vie par exemple), vous vous assurez que vos héritiers disposeront du capital nécessaire pour faire face aux divers frais qui pourront surgir, tels que les droits de succession, les frais de notaire ou les impôts. Une épargne dédiée à la succession permet ainsi de prévenir l'érosion du patrimoine familial dû aux charges posthumes et de maintenir, dans les champs des possibles, l'intégrité des actifs transmis.

De plus, à partir d'un certain âge, épargner spécifiquement en vue d'une succession est l'opportunité pour vous de préparer une transmission de patrimoine optimisée. En choisissant les bons véhicules d'investissement et en profitant des niches fiscales qui existent, comme l'assurance-vie ou les donations, vous pourrez aisément maximiser la valeur de ce que vous léguerez tout en minimisant l'impact fiscal.


Stratégies d'épargne pour une succession optimisée

Pour optimiser votre succession, avez-vous pensé à diversifier vos stratégies d'épargne ? Par exemple, en investissant dans des contrats d'assurance-vie afin de bénéficier d'un cadre fiscal privilégié ou la mise en place de donations graduelles, en profitant des abattements fiscaux renouvelables tous les 15 ans, pour transférer progressivement votre patrimoine sans surcharge fiscale.

Chaque patrimoine est unique et mérite une stratégie sur mesure : il n'existe pas de stratégie universelle applicable à tous. Les décisions en matière de gestion patrimoniale doivent tenir compte de la composition de votre patrimoine, vos aspirations personnelles et des besoins familiaux spécifiques. Cependant, une constante demeure : l'épargne est un outil puissant pour optimiser la transmission de votre patrimoine. En exploitant intelligemment les différents véhicules d'épargne et en naviguant habilement dans l'environnement fiscal, vous pourrez considérablement améliorer les conditions de votre succession.


II. Les conséquences d'un décès sur les produits d'épargne et les différents placements

Le décès d'un épargnant entraîne une série de conséquences sur la gestion de ses produits d'épargne et de ses placements. C'est un moment où la planification financière préalable se révèle plus qu'importante pour la préservation de la valeur du patrimoine transmis. Vos différentes enveloppes , qu'elles soient un livret d'épargne comme le livret A, des contrats d'assurance-vie, des Plans d'Épargne en Actions (PEA) ou un compte titres, sont toutes soumises à des règles spécifiques qui dictent leur devenir après le décès.


Gestion des Livrets et Comptes d'Épargne Post-Décès

Immédiatement après un décès, les comptes d'épargne sont généralement bloqués jusqu'à ce que les héritiers ou les représentants légaux prennent les mesures appropriées. Cette période de gel permet d'assurer la sécurité des actifs et de préparer leur intégration dans la succession. Les héritiers doivent alors fournir des documents justificatifs pour débloquer ou transférer les fonds, une étape qui requiert souvent l'assistance d'un notaire.


Quel impact sur les contrats d'assurance-vie ?

Lors du décès du souscripteur d'une assurance-vie, celle-ci se cloture automatiquement. Les fonds présents sur le contrat seront versés directement aux bénéficiaires désignés, en dehors de la succession, et bénéficieront d'un régime fiscal avantageux (voir dernière partie de l'article).


Que deviennent les comptes-titres et les PEA ?

Au décès du titulaire d’un compte-titres ordinaire, ce dernier demeure en l’état, en l’attente d’instructions des héritiers. Lorsque le détenteur d'un Plan d'Épargne en Actions (PEA) décède, son PEA est automatiquement clôturé. Face à cette situation, les héritiers devront prendre une décision concernant les actions et autres titres a l'intérieur du plan. Ils auront plusieurs options : vendre ces titres, les conserver en indivision entre eux, ou encore procéder au transfert de ces titres.


III. Gestion des produits d'épargne après un décès

La gestion des produits d'épargne implique non seulement de respecter les volontés du défunt mais aussi de s'assurer que la transmission des actifs se fait de manière efficace et conforme aux réglementations en vigueur. La compréhension et la gestion adéquate de chaque type de produit d'épargne sont essentielles pour optimiser l'héritage et minimiser les complications pour les héritiers.


Procédures pour les héritiers : les étapes clés

Un héritier doit suivre plusieurs étapes clés pour gérer efficacement les produits d'épargne en cas de décès d'un proche. La première étape consiste à recenser tous les actifs : comptes bancaires, assurances-vie, placements en actions, etc. Ensuite, il est nécessaire de notifier les institutions financières concernées et de fournir les documents requis, comme le certificat de décès et les preuves d'identité des héritiers. Une fois ces formalités accomplies, les héritiers pourront procéder à la réclamation, au déblocage ou au transfert des fonds, selon les dispositions prévues par la loi ou les directives spécifiques du défunt.


Rôle du notaire et des institutions financières

Le notaire joue un rôle central dans le processus de succession, aidant à la valorisation des actifs, au règlement des dettes éventuelles et à la distribution des fonds selon les termes du testament ou les règles de succession légale. Les institutions financières, quant à elles, ont pour mission de fournir les informations nécessaires sur les comptes et placements du défunt, d'assister les héritiers dans la gestion des actifs et de veiller à ce que toutes les transactions soient conformes à la réglementation en vigueur.


IV. Avantages fiscaux des produits d'épargne pour la succession

Lorsqu'il s'agit de planifier une succession, l'utilisation stratégique des produits d'épargne peut offrir des avantages fiscaux significatifs. Ces avantages sont essentiels pour maximiser la valeur transmise aux héritiers, tout en minimisant l'impact des droits de succession.


Fiscalité avantageuse de l'assurance-vie

L'assurance-vie est l'un des produits d'épargne les plus prisés pour la planification de la succession, en raison de sa fiscalité favorable lors de la transmission. Les sommes versées aux bénéficiaires d'une assurance-vie ne sont pas soumises aux droits de succession dans les limites prévues par la loi, et après un certain seuil, elles bénéficient d'une taxation réduite par rapport aux taux habituels des droits de succession.

Il faut distinguer deux situations selon l'âge auquel le souscripteur a verser les primes dans son contrat d'assurance-vie :

  • Pour les primes versées avant 70 ans, chaque bénéficiaire bénéficie d'un abattement global de 152 500 € sur les capitaux reçus, toutes assurances-vie du souscripteur confondues. Au-delà de cet abattement, les sommes sont soumises à un prélèvement forfaitaire de 20% jusqu'à 700 000 €, puis à 31,25% au-delà de cette somme.
  • Pour les primes versées après 70 ans, un abattement unique de 30 500 € s'applique, mais celui-ci est global pour l'ensemble des bénéficiaires et pour toutes les assurances-vie du souscripteur. Cet abattement est appliqué sur le montant des primes versées et non sur les capitaux transmis. Les sommes versées au-delà de cet abattement de 30 500 € sont ajoutées à l'actif successoral et soumises aux droits de succession selon le barème applicable en fonction du lien de parenté entre le souscripteur et le bénéficiaire. Par contre, les intérêts générés par les primes versées après 70 ans sont exonérés de droits de succession, quel que soit leur montant.

Cette spécificité fait de l'assurance-vie un outil particulièrement efficace pour transmettre un patrimoine de manière fiscalement optimisée.


Donation : une stratégie d'épargne anticipée

La donation est une stratégie proactive d'épargne pour la succession. En transférant des actifs de son vivant, dans le cadre des limites fiscales autorisées, un individu peut significativement réduire la charge fiscale sur sa succession. Par exemple, tous les 15 ans, un parent peut donner 100 000€ en une seule fois ou en plusieurs fois à chacun de ses enfants sans payer le moindre droit de succession. Un couple peut donc transmettre à chacun de ses enfants 200 000 € en exonération de droits.

Ces donations peuvent prendre différentes formes, comme la donation directe, la donation-partage, ou encore l'usufruit temporaire, chacune offrant des avantages spécifiques en termes de planification successorale.


Le démembrement de propriété

Le démembrement de propriété est une stratégie de planification patrimoniale qui peut s'avérer très efficace pour optimiser la transmission de biens aux héritiers. Cette technique consiste à diviser la propriété d'un bien, souvent un bien immobilier, en deux parties distinctes, l'usufruit et la nue-propriété :

  • L'usufruitier aura le droit d'utiliser le bien ou d'en percevoir les revenus (par exemple, les loyers d'un bien immobilier) pendant une période déterminée, souvent jusqu'à son décès.
  • Le nu-propriétaire détiendra le titre de propriété mais ne jouiera pas de l'usage du bien tant que l'usufruit n'est pas éteint (typiquement, à la mort de l'usufruitier).

En transmettant la nue-propriété d'un bien à ses héritiers tout en conservant l'usufruit, la valeur taxable de la donation est réduite. Les droits de succession sont calculés non pas sur la valeur totale du bien, mais sur la valeur de la nue-propriété, qui est moindre. Cette valeur dépend de l'âge de l'usufruitier : plus il est âgé, moins la nue-propriété est valorisée pour le calcul des droits.

À propos de l'auteur
Ruben Brami
Mis à jour le
22/11/2023
Ruben Brami
Ruben est un ancien Business Analyst Private Banking de chez Rothschild & Co. Fort de son expérience, il s'est ensuite spécialisé dans les investissements financiers, immobiliers et alternatifs tels que le private equity, entre autres. Il est aujourd'hui le fondateur de Twenty-Six Patrimoine, une entreprise offrant une approche 360 de la gestion de patrimoine à ses clients.
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